Philibert-Charrin
Montmerle sur Saône – 14 avril 1920
Philibert-Charrin s’observe dans des autoportraits sans concession.
Depuis toujours son regard sur les hommes et le monde nourrit d’une
ironie salvatrice chacun de ses nombreux collages. Lorsqu’il
peint, il va d’emblée vers le presque rien, cher à
Jean Degottex. S’il sculpte, il devient le frère de Pablo
Picasso raconté par Brassaï. Jean-Albert Carlotti se souvenait
avec plaisir d’un esprit délicieux qui exposait dans
Lyon occupé, à l’instigation de Max Favalelli.
Philibert-Charrin ironisa, à partir de son expérience
personnelle, sur le Service du Travail Obligatoire, par Cent dessins
publiés par les Editions de Savoie, en 1945. Frédéric
Dard, fidèle rédacteur de cette structure écrivait
: « Il existe dans l’humour de Paul Philibert Charrin,
un mélange de clownerie française et de blague anglo-saxonne
qui lui confèrent une incontestable particularité. De
plus son dessin âprement travaillé, porte les signes
d’un talent curieux dont l’amplitude et la multiplicité
n’a pas fini de nous étonner. » En 1935, Philibert
Charrin s’inscrivit au cours du soir de la ville de Lyon, rue
Sainte-Marie-des-Terreaux où il fréquenta Roger Sam,
dessinateur humoriste longtemps lié au journal le Progrès
et Maurice Ferréol. Leur professeur était Antoine Chartres.
Pour Philibert Charrin, il s’agissait de tendre des pièges
aux mots pour construire des déséquilibres éloquents,
en taillant dans les imprimés, jouant des caractères,
des couleurs et des matières. En 1948, il s’engagea avec
conviction dans l’organisation de l’exposition.
Philibert-Charrin a su resté lui-même, heureusement pour
lui, pour nous...

Lyon
1948