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carrefour de la Figuration et de l’Abstraction...
La guerre avait brisé net dans son élan l’aventure
de l’Art abstrait de Malevitch et de ses compagnons du Suprématisme,
de Mondrian, du Bauhaus. Mondrian était mort en 1944, à
New York. Il avait déclaré après sa visite de
l’exposition des cubistes au Salon d’Automne en 1912 :
« Petit à petit, je pris conscience que le Cubisme n’assumait
pas les conséquences logiques de ses propres découvertes.
»
André Lhote fut parmi ceux qui tentèrent de creuser
les apports du Cubisme, après Albert Gleizes (qui venait d’exposer
en 1947 à la chapelle du lycée Ampère, à
l’instigation de Nouvel Art dont les protagonistes étaient
Marcel Michaud et René Deroudille). Les élèves
de l’école des Beaux-Arts de Lyon bientôt réunis
sous l’oriflamme du « Sanzisme » qui partageaient
tous un même appétit pour le mouvement de l’art,
pour la modernité allaient recevoir ce message pictural par
l’intermédiaire de Pierre Palué et André
Lauran, tous deux proches d’Alexandre Garbell et Gustav Bolin,
admirateurs d’André Lhote installé à Mirmande
à partir de 1926.
A Lyon, les habitués du salon du Sud-Est appréciaient
les oeuvres de Pierre Bonnard et de Paul Signac depuis leur première
participation en 1928. C’est à Lyon que le groupe Témoignage
composé de Louis Thomas, Jean Bertholle, Etienne-Martin, Jean
Le Moal, Marcel Michaud, etc, exposa pour la première fois
en 1937, au salon d’Automne, le Sud-Est les ayant refusé,
comme me l’affirmait récemment Jean Le Moal. Jean Bertholle,
et Jean Le Moal rencontrèrent à Paris, à l’académie
Ranson, Alfred Manessier, et Roger Bissière pour constituer
un véritable courant de l’abstraction française
qui eut une influence considérable sur le jeune de Staël.
Le boulimique de la nouveauté, Pablo Picasso le génial
prédateur ne pouvait laisser indifférents nos jeunes
amis fascinés par l’ardeur du monde qui bouillonnait
autour d’eux, pressé de se reconstruire après
d’horribles années de guerre et de mort. Voici pourquoi
chez Sanner, vous trouverez l’empreinte de Picasso, chez Cottavoz
celle d’André Derain puis d’Antoine Chartres et
de Garbell, chez Truphémus celle de Pierre