Le
« Sanzisme » est né en 1948, dans la chapelle du
lycée Ampère, à partir d’une exposition
manifeste, celui d’une jeunesse qui revitalisa le courant de
modernité développé entre Rhône et Saône
par les Ziniars d’abord, et les Nouveaux ensuite. Il s’agit
d’une expérience unique en province. Un mot sur le contexte.
Deux guerres avaient interrompu l’expérience de l’Art
Abstrait. Paul Cézanne « primitif de l’Art Nouveau
» avait contribué tout à la fois au Cubisme de
Braque et Picasso et à celui, plus théorique, d’Albert
Gleizes et de Le Fauconnier ; au Fauvisme d’André Derain
; à l’Expressionnisme fortement marqué par les
recherches de Paul Gauguin ; Piet Mondrian avait salué les
vertus du maître d’Aix ; l’Amérique généralisait
sa reconnaissance de l’Impressionnisme en achetant des quantités
de toiles de Claude Monet ; Henri Matisse pendant son séjour
à Lyon chez le Pr. Leriche, en 1941, approfondissait sa technique
du découpage et du collage, et Pierre Bonnard, le Nabis japonard
dont l’influence était énorme dans la ville où
il avait soutenu la création du salon du Sud-Est allait disparaître
brutalement dans un accident de la circulation. Alors que dans l’Ecole
de Paris, un débat intense se développait autour des
notions d’Abstraction et de Figuration, à Lyon, un groupe
de jeunes artistes, issus souvent de milieux modestes et à
peine sortis des rigueurs de la guerre, reprenait ce débat
à son compte. Cette nouvelle génération regroupait
des personnalités aussi diverses qu’André Cottavoz,
Pierre Doye, James Bansac, Antoine Sanner, Jacques Truphémus,
Jean Fusaro, Philibert-Charrin, André Chaix, Paul Clair, Pierre
Coquet, Françoise Juvin, Edouard Mouriquand (photographe),
Roger Bravard, André Lauran, Pierre Palué, Jean Mélinand.
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